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EN AVANT PREMIERE

Le 25/02/2025

Dimanche 2 Mars 2025 à 15H30

en présence de la réalisatrice Enya Baroux : billet 5€ pour tous

 

ON IRA

 

Un film de Enya Baroux avec Hélène VincentPierre LottinDavid AyalaJuliette Gasque

 

 

On ira visuelUne comédie… sur la fin de vie. Marie (Hélène Vincent, dans l’un de ses meilleurs rôles) est une vieille dame de 80 ans qui ne supporte plus l’idée de devoir vivre avec un cancer métastasé. Pour apaiser sa douleur, elle décide de recourir au suicide assisté en Suisse. Commence alors un voyage sur les routes de France avec un fils dans le déni (David Ayala), une petite-fille prise dans les tracas de l’adolescence (Juliette Gasquet) et un aide-soignant à la langue bien pendue (Pierre Lottin Si le récit se révèle parfois prévisible, On ira parvient à concilier le grave et le burlesque avec une grâce inouïe, sans pour autant tomber dans le tire-larmes facile. Baroux signe un vibrant plaidoyer pour le droit à vivre (et mourir) dans la dignité, en insistant sur les images d’un corps qui ne répond plus présent, et d’une mémoire qui commence sérieusement à flancher. On retiendra l’interprétation bouleversante de David Ayala (aperçu dans Miséricorde et la série D’argent et de sang) en père-fils dépassé par les événements, qui fait semblant de ne pas comprendre la gravité de la situation en répétant à outrance que sa mère va « très bien ».(Télérama)

 

4ème Festival du Film Asiatique

Le 25/02/2025

 

 

Du 12 au 24 Mars 2025

4ème Festival du Film Asiatique

 

au cinéma CGR de Draguignan

Programme festival film asiatique 2025 p1 4

Programme festival film asiatique 2025 p2 3

SOIREE A 1 FILM - ENTRETOILES

Le 25/02/2025

Dimanche 2 Mars 2025 à 20H00

 

LA PIE VOLEUSE

 

Réalisé par Robert GUEDIGUIAN -  France 2024 1h41mn  - avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin, Gérard Meylan, Grégoire Leprince-Ringuet, Marilou Aussilloux, Jacques Boudet... Scénario de Serge Valetti et Robert Guédiguian. 

 

La pie voleuse visuel

 

Un peu de soleil en plein cœur de l’hiver. Guédiguian, c’est du cinéma au grand cœur qui ne s’embarrasse pas de considérations pessimistes pour se draper dans une apparence raisonnable. La Pie voleuse, dans sa filmographie atypique qui n’a jamais abdiqué son accent, est un conte de plus qui égraine ses notes au cœur de l’Estaque, ce petit îlot de tranquillité, ce presque satellite de Marseille qui résiste encore, mais pour combien de temps, au brouhaha de notre civilisation moderne. Comme depuis toujours, le cinéaste nous fait arpenter son dédale de ruelles – un site impensable pour les grosses bagnoles – qui reste encore miraculeusement intact et authentique. La Pie voleuse, outre le clin d’œil à l’opéra éponyme de Rossellini dont il revisite le récit, est un jalon de plus dans une œuvre qui pourrait être une photographie amoureuse documentant l’évolution dans le temps de ce quartier. L’Estaque, d’abord hameau isolé de pêcheurs, de tuiliers, d’ouvriers, puis de chômeurs pour tendre désormais à devenir résidentiel, à se gentrifier… La pie voleuse du film est tout ce qu’il y a d’humaine : Maria (Ariane Ascaride, tiens, tiens !). Elle est l’une de ces « petites mains » que ne renierait pas le film de Nessim Chikhaoui qui portait ce beau titre. Elle consacre une bonne partie de ses journées à faire des ménages chez des gens moins indigents qu’elle, à les aider, à les écouter et à trouver le mot doux, malgré ses propres maux et le temps qui passe et n’arrange rien… Rien qui rime avec bon-à-rien, qui n’est pas tout à fait le prénom de son compagnon qui s’appelle Bruno (Gérard Meylan, tiens, tiens !) mais dont elle aimerait qu’il arrête de dilapider au jeu l’argent de sa retraite, celle qu’elle ne peut de son côté pas se permettre de prendre et qui pourtant à son âge serait bien méritée.
Que reste-t-il mis à part les générations qui suivent pour garder l’espoir d’un avenir meilleur ? Quand elle voit la passion pour la musique qui anime son petit-fils, son acharnement, elle veut tout faire pour qu’il puisse prendre son envol, pour qu’aucun événement ne puisse venir briser ses ailes. Surtout pas le manque d’argent. Qu’il faille lui payer un piano, des cours individuels pour le propulser plus haut devient vite une évidence. Mais comment ? Avec quel argent ? Le salaire d’une assistante de vie n’y suffirait certes pas. Que faire, vers qui se tourner ? Plus habituée à apporter son aide qu’à en demander, Maria ne s’y résout pas. Elle ne parvient même pas à se confier à son plus fidèle bénéficiaire, Monsieur Moreau (Jean-Pierre Darroussin, tiens, tiens !). Pourtant tous deux sont devenus complices, avec une forme d’amitié, presque amoureuse pour lui, même si inavouée. On sent bien que ce Monsieur Moreau serait prêt à aider financièrement celle qui l’accompagne depuis si longtemps. Mais Maria ne veut pas, ne peut pas quémander, alors elle va se débrouiller…Embarqués dans cette aventure il y a aussi Laurent, Audrey, Kevin, respectivement Grégoire Leprince-Ringuet, Lola Naymark, Robinson Stévenin, pour qui on aurait pu tout autant écrire : « Tiens, tiens ! ». Et puis aussi Jacques Boudet, récemment disparu, passant ainsi, selon les mots du cinéaste, du rôle d’aîné à celui d’ange gardien… Ben oui, nous voilà rassurés, Robert Guédiguian n’abandonne pas ses troupes et leur reste fidèle, comme à ses idées, « À la vie à la mort ! » – titre d’un de ses plus beaux films que tout ça donne envie de reprogrammer. Dans un monde qui ne cesse de se durcir, toute solidarité, toute bienveillance bien que le mot puisse parfois dégouliner, sont bonnes à prendre et font diantrement du bien ! (Utopia)

CINE_CLUB ENTRETOILES

Le 13/09/2024

 

Cinéclub

 

Tous les jours du mercredi 19 au mardi 25 Février à 17h50

LA CHAMBRE D'À CÔTÉ

 

Écrit et réalisé par Pedro ALMODÓVAR - Espagne / USA 2024 1h47mn VOSTF - avec Tilda Swinton, Julianne Moore, John Turturro, Alessandro Nivola, Juan Diego Botto... D’après le roman Quel est donc ton tourment ? de Sigrid Nunez. Lion d’or - Festival de Venise 2024.

 

La chambre da cote visuel

Certains très grands auteurs – ceux que la maturité met à l’abri d’avoir à démontrer quoi que ce soit – éprouvent parfois le besoin de faire un détour. Cela peut prendre la forme d’un ailleurs radical, d’une plongée intimiste ou d’une exploration stylistique. Le résultat donne très souvent des œuvres à l’éclat singulier, où tout l’univers du créateur se trouve à la fois condensé et enrichi par une inspiration renouvelée. Le nouveau film d’Almodóvar est incontestablement de ceux-là et, comme son titre l’indique, il pourrait bien être ce qu’on appellera, par analogie musicale, son film de chambre. Car Pedro Almodóvar, cinéaste de l’abondance par excellence, compose ici avec une formation extrêmement réduite. Une situation unique, une poignée de lieux et, plus que tout, deux comédiennes magistrales, Julianne Moore et Tilda Swinton, pour servir et interpréter une partition d’une finesse hors du commun : les retrouvailles de deux amies de longue date, dont l’une est souffrante et que l’autre se consacre à accompagner dans la maladie. Il fallait sans doute au cinéaste beaucoup de retenue pour arriver au plus près des thèmes névralgiques de la disparition, du souvenir, des traumas du passé, de la mort : autant d’obsessions qui parcourent tous ses films et qui se trouvent ici résumées avec grâce et élégance. Avec son autofiction Douleur et gloire, Almodóvar nous avait récemment ouvert la porte d’une intériorité tourmentée. La Chambre d’à côté fait encore un pas de plus vers l’exploration des sentiments intimes les plus enfouis. À l’occasion d’une séance de dédicace de son dernier roman dans une librairie new-yorkaise, Ingrid (Julianne Moore) apprend par une connaissance commune que son ancienne amie Martha (Tilda Swinton) est atteinte d’un grave cancer. « Tu as livré tant de batailles ! », lance-t-elle aussitôt rendue à l’hôpital au chevet de son amie, ancienne reporter de guerre. Martha coupe court : celle-là sera la dernière. D’emblée, la mise en scène frappe par son extrême sophistication : accords parfaits des coloris de chaque costume aux décors, vue imprenable sur la skyline enneigée depuis la chambre d’hôpital. Almodóvar déploierait-il un éventail de faussetés pour mettre la gravité à distance ? En surface seulement : on sait depuis longtemps que chez lui tout se révèle dans l’artifice. En face à face, les deux femmes évoquent leur passé commun, les nuits d’ivresse new-yorkaises, l’amant fougueux qu’elles connurent successivement. Et les blessures aussi : la fille que Martha eut trop jeune pour savoir l’aimer et qu’elle désespère de ne pas avoir auprès d’elle aujourd’hui.
Diminuée par la maladie, Martha ose formuler une ultime demande : qu’Ingrid accepte de l’accompagner dans une villa à la campagne et qu’elle occupe la chambre d’à côté le jour où elle décidera de se donner paisiblement la mort. Le film aurait pu virer au pensum psycho-social sur le suicide assisté. Au contraire, Almodóvar fonce dans l’artifice avec une maestria étourdissante, cite instamment Les Morts de James Joyce et son adaptation splendide par John Huston (Gens de Dublin), trace ses perspectives à la manière d’Edward Hopper, convoque les mélos de Douglas Sirk et de Léo McCarey. Couleurs, espaces, lumières : dans la villa toute de verre choisie par Martha, la perfection du style d’Almodóvar hisse littéralement le récit à un autre niveau de réalité. Et donc à un autre niveau de conscience. Celui où les pouvoirs de l’art et de la représentation rendent la vie plus intense, si ce n’est plus acceptable. Où les fantômes du passé habitent les reflets de notre quotidien. Et où, à travers l’amitié indéfectible de deux femmes, presque plus rien ne sépare les vivants et les morts.(Utopia)