Créer un site internet

Blog

CINE_CLUB ENTRETOILES

Le 27/03/2025

 

Cinéclub

 

Tous les jours du mercredi 26 Mars au mardi 1er Avril à 18H00 Sauf le week-end

MÉMOIRES D'UN ESCARGOT

 

(MEMOIR OF A SNAIL) Écrit et réalisé par Adam ELLIOT - film d’animation Australie 2024 1h34mn VOSTF - ATTENTION : cette merveille d’animation au ton mélancolique, vibrante d’humanisme et bourrée d’un humour féroce, même si elle recèle des trésors et des leçons de vie qui ne leur feraient pas de mal, n’est pas destinée aux enfants. En tous cas, pas avant 12-13 ans

Les memoires d un escargot visuel

À la mort de son père, la vie heureuse et marginale de Grace Pudel, collectionneuse d’escargots et passionnée de lecture, vole en éclats. Arrachée à son frère jumeau Gilbert, elle atterrit dans une famille d’accueil à l’autre bout de l’Australie. Suspendue aux lettres de son frère, ignorée par ses tuteurs et harcelée par ses camarades de classe, Grace s’enfonce dans le désespoir. Jusqu’à la rencontre salvatrice avec Pinky, une octogénaire excentrique qui va lui apprendre à aimer la vie et à sortir de sa coquille…
S’il y a un détail qui caractérise les films d’Adam Elliott (qui n’avait pas réalisé de long métrage depuis le très beau Mary & Max en 2009 !), c’est bien les yeux qu’il donne à ses personnages : immenses et tombants, à la fois porteurs d’espoir et de chagrin. Ceux de Grace s’avèrent encore plus surdimensionnés. Il faut dire que sa vie n’a pas commencé sous les meilleurs auspices : sa mère est décédée en donnant naissance à des jumeaux, son père, paralysé depuis un accident, a sombré dans l’alcoolisme. Quant à son frère, il a d’inquiétantes tendances pyromanes… Et pourtant, son enfance se déroule dans une harmonie plutôt joyeuse.

Lorsqu’elle fait le bilan de son existence, Grace se définit comme « un verre à moitié plein », qui comble sa moitié vide avec la lecture de romans à l’eau de rose et la compagnie (envahissante) des gastéropodes – auxquels, à force de s’être construit une carapace pour se protéger du monde, elle a fini par s’identifier. Bien qu’explorant par le menu les multiples traumatismes de la jeune fille, tout l’enjeu du film sera de colmater ses failles émotionnelles pour l’amener à s’ouvrir au monde. Mémoires d’un escargot use pour y parvenir d’un ton étonnant, alignant moments d’une immense drôlerie, mais aussi pas mal de mélancolie et un soupçon de colère. Soit peu ou prou les étapes d’un processus de reconstruction de soi. Part thérapeutique du film qui se confirme avec l’entrée en scène de Pinky, mamie aussi ridée que décapante, qui n’hésite pas à faire des doigts d’honneur à quiconque la juge, soigne sa trouille de la sénilité à la marijuana et dispute des parties de ping-pong endiablées avec Fidel Castro. Dans un univers visuel terne, qui décline volontiers une palette de gris et de marron, Pinky incarne la lumière qui va guider Grace.
Il n’est pas anodin que ce génial long métrage soit fait de pâte à modeler : il exprime comment des êtres peuvent se remodeler, les creux et les pleins apparaissant sur la texture même des personnages. De même, les décors fourmillant de détails, reflet du bric-à-brac surchargé qu’est l’esprit de Grace, contribuent à faire de Mémoires d’un escargot un film très singulier, malléable, tendre et dur, fourmillant d’idées et merveilleusement poétique. Adam Elliott y trace sa voie, magnifique et solitaire, entre étrangeté formelle et scénario vantant les imperfections (un univers résumé par une phrase du film : « Sans obscurité, la lumière n’a pas de sens ») ou la référence marquée au Kintsugi, cet art japonais consistant à rénover des objets abîmés sans faire disparaître leurs fissures. Le résultat est saisissant : nous sommes emportés par la puissance émotionnelle de Mémoires d’un escargot, qui transcende un récit de deuil et ses cicatrices en celui d’une renaissance apaisée. (A.M., V.O. magazine)

 

SOIREE A 1 FILM - ENTRETOILES

Le 25/02/2025

Dimanche 30 Mars 2025 à 20H00

 

MARIA

 

Réalisé par Pablo Larrain

Maria visuel

 

C’est le dernier volet d’une trilogie réalisée par le grand cinéaste chilien Pablo Larrain sur la vie tragique d’icônes féminines du XXe siècle. Trois femmes adulées dans le monde entier, libres, puissantes, à qui tout aurait dû sourire mais dont le destin se brisa. Des femmes sublimes et pourtant trahies, humiliées. Après Jackie, avec Nathalie Portman dans le rôle de la veuve du président assassiné des États-Unis, après Spencer (inédit en salles de cinéma), dans lequel Kirsten Stewart campait Lady Di, voici donc son hommage à l’incarnation même du chant lyrique, l’immense, l’unique Maria Callas, incarnée, habitée, hantée par Angelina Jolie. Comme dans les précédents films, plus qu’une sage illustration biographique, Larrain s’attache à évoquer un moment précis, puissant, fondateur de la légende. Dans Jackie, il imaginait les quelques semaines qui ont suivi l’assassinat à Dallas de JFK. Dans Spencer, les quelques jours qui ont permis à Diana Spencer de comprendre qu’elle devait s’affranchir de son Prince pas vraiment charmant et de la famille royale d’Angleterre dans sa totalité. Maria Callas, elle, est saisie à la toute fin de sa vie. Le film s’ouvre d’ailleurs par sa mort prématurée à 53 ans, dans son appartement parisien démesurément vide. Découverte sans vie au pied du piano par son maître d’hôtel et sa cuisinière. Le film remonte alors le temps, à peine une semaine, pour raconter les quelques jours qui ont conduit à cette issue fatale. Et fait resurgir les fantômes du passé tragique de la Callas qui n’ont cessé de la hanter. Car en 1977, celle qui fut ovationnée dans le monde entier est depuis plus d’une décennie le fantôme d’elle-même : anorexique, accro aux anxiolytiques, elle a quitté la scène et perdu sa voix – et s’est enfermée dans un mausolée de souvenirs et de regrets. Car Maria Callas s’est surtout fait connaître à la fin des années 60 par ses annulations de concerts et ses amours tumultueuses avec le milliardaire grec Aristote Onassis qui firent les choux gras de la presse.De cette période troublée, Larrain fait un écheveau labyrinthique et fascinant où il mêle passé volontiers fantasmé et présent parfois distordu sous l’influence des psychotropes dont Maria ne peut plus se passer. Il suit l’errance de son héroïne déchue dans Paris, répondant sans relâche aux questions d’un journaliste imaginaire baptisé du nom de son neuroleptique favori, tandis que les rues se transforment en scènes d’opéra… Il l’accompagne dans un théâtre vide où elle poursuit son inaccessible quête de retrouver sa voix. Il égrène en quelques retours en arrière les blessures intimes, réelles et imaginaires, de l’artiste.
La mise en scène précise, élégante, alternant les intérieurs de velours ocres et étouffants, reflets du désordre intérieur de Maria Callas, et les extérieurs d’un Paris irréel, évoque avec pudeur le crépuscule solitaire de la diva épuisée, la nostalgie de la scène, les regrets des amours défunts – le tout sur une bande son d’époque à couper le souffle. Mais la vraie révélation, c’est la composition époustouflante d’Angelina Jolie. Auréolée de son propre statut de vedette hollywoodienne, elle absorbe l’individualité de la Callas, se fond parfaitement dans le rôle de la chanteuse conquérante des années triomphantes et de la femme brisée des années 70. Sans jamais chercher la ressemblance physique, sans tricher sur d’improbables performances vocales, elle vampirise l’écran et parvient comme une évidence à « être », sans l’ombre d’un doute, LA Callas. L’effet est saisissant. .(Utopia)

QUESTIONNAIRE POST FESTIVAL DU FILM ASIATIQUE

Le 29/01/2025

Bonjour à vous tous,
 
Pour celles et ceux d'entre vous qui sont venu-e-s voir un ou plusieurs film(s) du 4ème Festival du cinéma asiatique, voici un lien où il vous suffit de cliquer pour répondre à quelques questions que nous nous posons pour améliorer encore et toujours notre festival, d'année en année : 
 
 
 
Merci d'avance à toutes celles et tous ceux qui répondront !
L'équipe d'Entretoiles